Voici un article des plus déconcertants : un Français résidant en Espagne se prononce contre le droit de vote des Français à l’étranger: http://www.slate.fr/tribune/50851/droit-vote-francais-etranger.
En effectuant un parallèle avec le droit de vote des étrangers aux élections locales, il considère que les arguments qui conduisent à prendre position pour ce nouveau droit devraient logiquement pousser à s’opposer au droit de vote des Français aux élections locales. Ce raisonnement, que je ne partage pas, appelle deux remarques.
Ainsi, selon l’auteur, « Si les représentants politiques ne doivent plus être élus uniquement par des personnes de nationalité française, mais par les citoyens vivant en France, pourquoi continuer à accorder le droit de vote à des Français qui ne résident plus sur le territoire ? » Pour trouver une réponse à cette question, il faut comprendre la fonction fondamentale de l’élection. Si certains aspirent au vote des étrangers aux élections locales, c’est pour concrétiser par une participation citoyenne leur contribution économique au pays dans lequel ils vivent. La question se pose différemment pour les Français établis hors de France. Les concernant, le vote est une façon de reconnaître leur fonction de représentants de leur pays au-delà de ses frontières. Voter leur permet de se prononcer sur l’orientation d’un pays dont ils sont les ambassadeurs. Les dirigeants présentent une image de la France à laquelle les Français de l’étranger doivent s’adapter.
Il n’est pas question ici de pousser à son aboutissement la logique de distinction entre la nationalité et le droit de vote, mais bien plus de comprendre que cette question ne se pose pas en la matière. Ils doivent voter parce qu’ils incarnent leur pays, qu’ils le souhaitent ou non. Ils doivent voter parce que chacun doit, à un moment donné, assumer les conséquences des choix politiques de son pays.
Pour le journaliste auteur de cet article, les questions débattues lors des campagnes politiques ne les concernent pas, ou peu, ce qui justifieraient qu’ils n’aient pas le droit de voter. Or le lien entre l’intérêt direct de l’électeur et le programme politique des candidats n’est pas compatible avec l’idéal démocratique. Chaque citoyen est amené à se prononcer sur l’ensemble des questions qu’entraîne la gestion publique, et pas seulement celles qui l’intéressent. Tout électeur, en votant, participe au débat sur le droit pour les couples homosexuels de se marier, alors que cette question ne le concerne pas toujours directement. Il n’est donc pas opportun de lier le droit de vote avec les centres d’intérêt de chacun. Ce raisonnement est antidémocratique et dangereux.
Considérer que les Français de l’étranger ne devraient pas pouvoir voter sous prétexte que les questions qui seront débattues ne les concernent pas immédiatement, revient à nier leur rôle de représentants de leur pays et conduit abusivement à lier le droit de vote et l’intérêt des électeurs. Cette position, défendue par un expatrié, révèle un faible sens civique et peu de conscience démocratique. La France est un grand pays, précisément parce que la citoyenneté française dépasse ses frontières.
la honte lol
Rédigé par : auteur | 15/05/2012 à 19:23
je viens de lire l'article de monsieur Aurélien Le Genissel et a aucun moment je ne vois ce monsieur se prononcer contre le droit de vote des français a l’étranger.
C'est article va dans le sens du droit de vote aux étrangers en France. (en posant des questions sans jamais se prononcer contre le droit de vote des français a l’étranger)
**Dans ce cas, le vote serait bien plus une question de citoyenneté que de nationalité. En effet, pourquoi permettre à un Français qui ne vit plus dans son pays depuis 25 ans de voter? Et pourquoi ne pas permettre à un étranger qui y vit depuis 25 ans de le faire? Lequel des deux s’intéresse, profite, s’implique ou subit vraiment les effets du vote en question?**
Rédigé par : duconlajoie | 12/04/2012 à 07:55
Mr. Chaker,
Avant de vous prononcer sur «le faible sens civique» et le «peu de conscience politique» de quelqu’un que vous ne connaissez pas vous feriez mieux de lire avec plus d’attention ce que vous prétendez critiquer. Comme l’auteur l’explique lui-même à maintes reprises dans ses commentaires (mais à vous lire on a l’impression qu’il va devoir continuer son travail pédagogique…) de l’article en question, la mesure ne serait que facultative et réciproque. Il n’est question nulle part que «les Français de l’étranger ne devraient pas pouvoir voter», comme vous dites, mais de la possibilité d’une suspension volontaire et temporaire, c'est-à-dire d’un choix.
Ce qui n’est évidement pas la même chose. En espérant que vous mettrez plus d’effort et de rigueur dans votre travail politique que dans vos (faibles) analyses de texte.
Rédigé par : Marc P. | 30/03/2012 à 11:29
M. Chaker, je tenais à réagir pour vous remercier de cette tribune. Quel dommage que vous ne soyez pas plus visible. Lire cette idiotie sur Slate m'a révolté, et j'espère sincèrement que votre voix sera entendue!
Rédigé par : Nicolas | 19/03/2012 à 18:53