Un citoyen français a accepté de témoigner suite à l’improbable situation qui a vu des expatriés se faire refuser leur droit de vote, car encore inscrits sur les listes consulaires de leur ancien pays d’expatriation.
22 avril avril 2012. Il est 17h environ et je m’apprête à aller voter. Mon manque d’enthousiasme face aux candidats en lice est cependant mis de côté par mon sens du devoir démocratique. J’oubliais alors que voter n’est pas seulement un devoir mais également un droit. Un droit qui allait m’être refuser l’espace de quelques heures.
En effet en arrivant au bureau de vote j'aperçois ma soeur ainée, qui vote dans le même bureau de vote que moi, folle de rage. Je lui demande ce qui ne va pas, elle me répond qu’on ne peut pas voter car nous sommes tous les deux listés en tant que «inscrit sur liste consulaire».
Nous signons alors une déclaration sur l’honneur comme quoi nous ne sommes pas inscrits sur liste consulaire et que nous n’avons pas fait de procuration. Cette déclaration est envoyée au Ministère des Affaires Étrangères (MAAE) qui doit contacter la mairie dans laquelle nous votons afin de lui délivrer sa précieuse réponse : peut voter / ne peut pas voter.
La situation est ubuesque :
◊ Ma soeur ainée a certes été inscrite sur liste consulaire, mais elle a voté dans ce même bureau de vote en 2010 pour les élections régionales. De plus, elle habite depuis 10 ans en France.
◊ J’ai pour ma part quitté mon ancien pays d’expatriation à l’âge de 18 ans, et je n’y ai jamais voté. Ma première demande de carte électorale s’est faite en décembre 2011, dans la même mairie qui m’a refusé l’accès aux
◊ Ma soeur cadette, qui vote dans un autre bureau de vote parisien et qui elle aussi aurait dû tomber sous le coup de cette improbable sanction, est allée voter...sans problème !
J’ai finalement eu de la chance. La mairie nous a rappelé vers 19h30 et j’ai pu aller accomplir mon devoir de citoyen.
Plusieurs cas similaires (et souvent moins chanceux que le mien) ont été signalés ces derniers jours.
Plusieurs questions peuvent se dégager de cet imbroglio administratif :
◊ On ne sait pas exactement combien de personnes ont été privées de leur droit de vote ce jour-là ? Il ne s’agit sûrement pas d’un chiffre assez élevé pour remettre en cause les résultats du 1er tour; sur le principe ce constat est tout de même très gênant.
◊ Une personne que j’ai croisée dans mon bureau de vote affirmait avoir fait une demande de radiation auprès de son ancien consulat. Cette demande n’avait visiblement pas été prise en compte : il s’agit-là d’un manquement sévère de l’État auprès de ces citoyens.
◊ Une réinscription sur un liste électorale ne devrait-elle pas faire office de radiation de liste électorale consulaire ?
j ai ete exactement dans la meme situation:
- au premier tour, je pensais que ma procuration fonctionnerait comme d'habitude. Ma maman qui a ma procuration et qui est une elue a ete traitee comme une fraudeuse au bureau de vote.
- au deuxieme tour, je suis alle au bureau de vote de Melbourne, ou apres quelque coups de telephones au consulat de Sydney, il m'a ete explique que meme si mon adresse postale etait enregistre a Melbourne, mon adresse de residence etait toujours Sydney. Donc il aurait fallu que je vote a Sydney ...
J'ai bien recu les papiers a Melbourne...
Ce n'est pas la premiere fois que je me retrouve dans une situation ubuesque avec l'administration consulaire, donc maintenant je prefere en rire.
Mais si j'etais confronté a un probleme grave, je considere que je devrais me debrouiller seul.
Rédigé par : JC | 16/05/2012 à 00:59