1) Pouvez-vous vous présenter et nous décrire votre parcours. Etes-vous actuellement «français de l’étranger» ?
Mon nom est Ludovic Chaker, j’ai 32 et je viens de l’Aveyron. Issu d’un milleu modeste, je suis un pur produit de l’école de la République, formé à Paris en Chinois, communication et sciences politique. Je suis actuellement Français à l’étranger puisque je poursuis une campagne de terrain qui m’a menée à travers de nombreux pays de la circonscription depuis 6 mois, après avoir vécu comme recruté local en Chine.
2) La 11ème circonscription est très vaste, comment pensez-vous «entendre» les besoins des français de cette région, comment pensez-vous les rencontrer si vous êtes élu ?
Si cette circonscription est vaste et sans précédent, il est à mon sens cependant possible de la « couvrir », ce que je faisais déjà dans ma précédente activité de responsable des relations internationales pour l’Asie-Pacifique. Il faudra en revanche s’appuyer sur de vrais élus de terrain que deviendront les conseillers après la réforme de l’AFE, avec des relais dans chaque pays de la circonscription, mais aussi avec une importante implication du député : je m’engage à rencontrer les Français de notre territoire lors de mes permanences à travers les 49 pays, puisque je me partagerai de manière équitable entre le temps passé à l’assemblée nationale et le temps passé en circonscription.
3) Quelle est votre position sur l’impôt des français établis hors de France ?
Il n’est pas d’actualité et il convient d’abord de réformer notre système fiscal avant d’envisager sérieusement cette hypothèse.
4) Soutenez-vous le projet de gratuité des écoles française à l’étranger pour les français de l’étranger ?
La gratuité est une belle idée et qui pourrait y être opposé ? Cependant, il est aujourd’hui inenvisageable de poursuivre dans cette voie qui a malheureusement été très mal conçue dans son application au lycée. La vraie question, ce sont les frais de scolarité faramineux. Il convient de développer la politique des bourses sur critères sociaux, bien sur, mais surtout d’instaurer une vraie progressivité dans les frais d’écolage, sur critères de ressources pour ceux qui sont trop aisés pour des bourses, et qui n’ont pas une entreprise qui prend ces frais en charge, comme c’est de plus en plus le cas.
5) Quelle est votre position sur le récent durcissement des conditions du mariage mixte ?
A l’heure où près de la moitié de nos compatriotes à l’étranger fondent des familles multiculturelles, ma position est tout simplement l’inverse de ce virage aveugle, et c’est même pour cette raison que je propose que désormais les officiers d’état civil soient en mesure de célébrer à l’étranger les maraiages mixtes qu’ils sont déjà en mesure de prononcer en France sans aucune difficulté.
6) Quelle est votre position sur les lois LOPPSI, HADOPI, ACTA, etc..?
L’élaboration des lois n’est pas une bataille à coup d’acronymes et je crois comprendre dans la façon dont est formulée la question que vous n’attendez pas une longue tirade de technicien sur chacun de ces sujets. Ce que je peux vous assurer en revanche, c’est que je suis un farouche défenseur des libertés publiques, et qu’il me semble à la fois non souhaitable et impossible d’empêcher les techno-enthousiastes que nous sommes tous, moi le premier, d’utiliser à leur guise les technologies mises à leur disposition, technologies qui favorisent l’échange à tous les sens tu terme. Les états, les régimes politiques doivent suivre le sens de l’histoire, et je rappelle pour mémoire que nous avons dans notre circonscription des pays comme l’Iran et la Chine où ces questions se posent avec encore davantage d’acuité.
7) Que souhaitez-vous dire aux français de Taiwan ?
Français de Taiwan, depuis janvier, je rencontre des personnes extraordinaires, curieuses et très ouvertes. Il y a de réelle « success story », des jeunes qui réussissent malgré les difficultés et il me semble important de valoriser leurs parcours. Beaucoup aimeraient faire plus pour la France. C’est une vraie richesse et il est indispensable de rétablir le lien distendu entre les Français vivant à l’étranger et leur pays d’origine. Il faut tirer cette communauté vers le haut et arrêter les préjugés par méconnaissance. Pour ce faire, il faudra se mobiliser davantage lors des élections législatives des 3 et 17 juin (grâce au vote électronique notamment !), car si la participation a été bonne à Taiwan pour inaugurer son nouveau bureau de vote, l’abstention reste encore beaucoup trop importante, et je n’imagine pas la légitimité d’un député des Français à l’étranger élu avec seulement 20 ou 30% des inscrits.